On entend souvent que l’hypnose est une manifestation spectaculaire de l’inconscient. Plus je pratique et étudie l’hypnose plus je m’aperçois qu’il repose sur des processus psychologiques connus, mais qu’on n’associe généralement pas à l’hypnose.
1) l’acceptation de l’autorité
Comme l’a montré la célèbre expérience de Milgram, nous avons tendance à accepter les instructions d’une autorité, à partir du moment où nous la trouvons légitime. Dans l’expérience de Milgram, c’est un professeur en science. Sur scène, le statut de «l’hypnotiseur» lui confère assez d’autorité pour que les personnes qui y «croient» acceptent les instructions. (Appelées «suggestions»)
2) la stratégie d’engagement
Depuis notre enfance, on nous apprend qu’il faut finir ce qu’on commence. La raison est que notre organisation sociale recherche la stabilité, et à même tendance à mettre à l’écart les éléments instables.
Les séances d’hypnose débutent toujours par des tests de réceptivité sensés tester la réceptivité, et dont la vocation première est surtout d’engager les participants dans l’acceptation de l’autorité. Une fois engagés dans cette «croyance» que l’hypnose, ça marche, il est psychologiquement difficile de faire marche arrière, car cela revient implicitement à reconnaître que l’on a eu tort.
3) Se débarrasser temporairement de la lourde responsabilité de devoir être libre
Parce que nous sommes des êtres humains condamnés à être libres et responsables de nos actes, nous ressentons en permanence le poids de cette responsabilité.
Et bien, l’hypnotiseur propose temporairement de se libérer de ce poids de la responsabilité et de jouer à lui transférer la responsabilité de ses actes. Ce qui repose sur une grande confiance en soi et en l’hypnotiseur.
C’est à mon avis ce qui explique le moment spectaculaire où les spectateurs “tombent” littéralement en hypnose au moment où l’hypnotiseur prononce la formule “maintenant, dormez !”